Kamel Belmerabet

Le syndrome de l’imposteur : Une prison mentale !

Le syndrome de l’imposteur : Une prison mentale !

Je ne suis pas capable
Ils vont se rendre compte que ce n’est pas pour moi
Je vais encore échouer
Ce poste est hors de ma portée

Ces phrases qui tournent souvent dans la tête au travail, c’est souvent le signe d’un mal être profond de remise en question de sa légitimité.

Kamel BELMERABET Formateur coach psychopraticien www.kbel.fr

On appelle cela le syndrome de l’imposteur ou phénomène de l’imposteur.

Le syndrome de l’imposteur est un phénomène psychologique fréquent dans le milieu professionnel, et parfois dans la vie de tous les jours.

Ce phénomène peut se deviner chez une personne qui doute souvent de ses compétences malgré des réussites objectives. Ce sentiment décrit comme « une prison mentale » par Kévin Chasagne i pousse les individus à se sentir comme des "imposteurs" ou des "fraudeurs", persuadés que leur succès est dû à la chance ou à une erreur, et non à leur talent ou leurs efforts.

Ce syndrome affecte particulièrement les femmes et les personnes perfectionnistes ou très exigeantes envers elles-mêmes, ainsi que celles évoluant dans des environnements compétitifs.

C’est la psychologue Pauline Rose Clance ii qui a été la première à étudier ce sentiment d'insécurité
injustifié. Dans son travail de thérapeute, elle a remarqué que beaucoup de ses patients non diplômés partageaient une même préoccupation : bien qu'ils aient de bonnes notes, ils ne croyaient pas qu'ils méritaient leur place à l'université .

Très présent dans le milieu professionnel, le syndrome de l’imposteur peut nuire à la confiance en soi et entraîner un stress important. Les personnes qui en souffrent ont tendance à éviter les opportunités de promotion, par peur de ne pas être à la hauteur. Elles peuvent également surinvestir leur temps et leur énergie dans leurs tâches, pensant devoir "prouver" constamment leur valeur, ce qui peut engendrer de l’épuisement professionnel.

Pour lutter contre le syndrome de l’imposteur, il est important de reconnaître ses réussites et de se rappeler des retours positifs reçus. S’entourer de personnes bienveillantes et solliciter du feedback constructif peut aussi aider à relativiser ses doutes. Par ailleurs, des techniques de gestion du stress, comme la méditation ou la thérapie, peuvent être utiles pour prendre du recul et renforcer l’estime de soi. Enfin, accepter que l’erreur fait partie de l’apprentissage est essentiel pour se libérer de cette peur de "ne pas être assez".

Ce sujet se travaille en thérapie pour voir ensemble les sources profondes des croyances qui alimentent ce sentiment négatif sur soi.

  1. i : Le Syndrome de l'imposteur de Kévin Chassangre (Éditions Mardaga, 2021) : Un ouvrage de référence qui explique les racines et manifestations de ce syndrome dans le monde professionnel

  2. ii : Pauline R. Clance, The impostor phenomenon: recent research findings regarding dynamics, personality and family patterns and their implications for treatment, 1993

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *